Notre vision

L’interculturel ne se décrète pas, il se vit !

L’interculturalité fait partie du quotidien de toute personne. Aujourd’hui plus que jamais, prendre en compte la question de l’altérité est indispensable, puisque nous y sommes confronté.e.s quotidiennement. Le plus difficile est de parvenir à développer de véritables compétences interculturelles. Pour cela, il est fondamental de prendre conscience de notre modèle culturel, car écouter le discours d’autrui en l’interprétant à partir de nos propres codes revient à croire que nous partageons une vision commune du monde.

L’ouverture d’esprit, la tolérance, ou la simple acquisition de connaissances sur les différences entre les cultures ne créent pas automatiquement les conditions de possibilité du vivre ensemble. Vivre véritablement l’interculturel, c’est s’autoriser à voir les différences sans pour autant les figer. C’est pouvoir les apprécier sans les forcer. C’est prendre le temps de se former à gérer l’incertitude, l’altérité, le changement. C’est prendre ses responsabilités en rendant visibles et en luttant contre les inégalités liées aux différences dans notre société.

Le travail en contexte interculturel demande de développer certaines connaissances, capacités et attitudes dites « compétences interculturelles », qui s’acquièrent en interrogeant nos postures professionnelles (ou personnelles) et nos systèmes de valeurs. L’approche interculturelle a l’ambition de donner des clés pour résoudre le réel. Et le réel implique des contradictions entre les cultures et dans la rencontre interculturelle. En tant qu’individu, on ne peut pas penser que la réalité va obéir à nos principes. En ayant conscience de ce que nous sommes, vient alors la possibilité de découvrir qui sont réellement celles et ceux que nous rencontrons, et d’essayer alors de trouver des points d’entente.

Le difficile équilibre du travail en contexte interculturel

Dans le travail social, des tensions s’exercent sur les professionnel.le.s pris.es. en étau entre, d’une part, leur mission de service public et leur éthique professionnelle et, d’autre part, la complexité de leur cadre de travail. L’interculturel veut reconnaître que, culturellement, il y a des choses qui peuvent se faire et s’écrire ensemble. Pour autant, il est nécessaire d’être conscient.e des rapports de forces qui structurent la société. Être attentif.ve aux situations dans lesquelles il y a une dissymétrie des rapports sociaux est fondamental pour faciliter la relation de confiance et la prise en charge.

Aujourd’hui, ce ne sont pas les acteur.rice.s de terrain qui ont la mainmise sur les décisions de la société en matière d’accueil. Les professionnel.le.s doivent effectuer leur accompagnement en respectant la législation et les normes de leurs fonctions et parfois des organisations dans lesquelles ils ou elles travaillent. Pourtant, ce sont eux.elles qui sont au contact des primo-arrivant.e.s souhaitant s’inscrire dans un parcours d’intégration.

Alors comment agir ? Quelle est la déontologie, l’éthique professionnelle qu’un.e accompagnateur.ice peut avoir ? Une des pistes serait, lorsque cela est possible, de davantage prendre en compte les choix de la personne primo-arrivante à divers moments de son parcours d’intégration en misant sur la co-construction et les compétences de chacun.e. Car d’un côté il y a la société et son cadre, et de l’autre, l’être humain qui, lui, a la capacité d’agir.